samedi 7 mars 2009

Yangoon- Bangkok: Repères.

01/03/09 Yangon.

Voila. C'est fini. Aujourd'hui il faut partir. Jour de deuil. Tu reviendras, tu reviendras...Oui, peut etre.
Mais la je m'en vais.
Alors les rues de Yangon. Une derniere fois. Pour pleurer. Nous nous sommes tant aimes. Et si peu proteges.
Mes tripes vous le diront. Me le disent deja. A chaque pas.
Rues de Yangon. Brassement des gens sur les trottoirs. Les echoppes sur les trottoirs. Le marche sur le trottoir. Le seul
qui n'ait pas l'air d'y etre c'est le trottoir. Archi defonce. Pas un centimetre carre visible.
Un million de fois moins de bagnoles qu'a Bangkok. Qui fument et petaradent un million de fois plus. La chaleur.
L'air infecte. L'air infecte que tu humes dans toutes ces cites d'Asie aux noms de reves c'est l'haleine du dragon.
Gamins et gamines de rues fouillant les ordures, leur grand sac de plastique sur le dos. Enfants des rues...

Pagodes bouddhistes, mosquees, eglises, un temple Sikh, peut etre une synagogue, sais pas, l'ai pas vue...
Et la foule. Yangon.

Dans l'agitation, soudain une princesse birmane, peau mate, cheveux de jais en un chinion complexe, le
longis autour des reins, liane precieuse dans l'enfer urbain.
Une Indienne d'Inde du sud, peau quasi noire, point rouge entre les yeux, sourire d'icebergs. En sari.
A l'oree de Chinatown, la Belle de Shangai, teint si pale, levres Rouge-Baisers, yeux brides jusqu'aux horizons,
T shirt Hello Kitty. Aditionnons le tout : la Chine eternelle.
Une musulmane devoilee aux yeux bleu pale, petit nez mutin, chevelure cascadante. Sheerazade si loin du desert..
Toutes ondulent et ondoient. Dehanchement gauche-droite du creux des reins aux pieds nus dans des tongues et retour.
Le plus beau mouvement du monde. Suggerant d'autres mouvements, d'autres ondulations....
De qui donc sont ces vers sirupeux ? "nous ferons l'amour dans des palaces d'Orient
sur une peau de tigre et sous le ventilateur geant"
Pour l'heure pour l'instant j'occupe une piaule 2m sur 3 et sans fenetre a la Mahabandoola Guest House
et c'est le pied.
Mais la plus belle demeure en Europe dans l'hiver. La bas sous le ciel si gris. Au coeur d'un vieux pays detruit.
Entre la Sambre et les terrils. La plus belle est longue et mince. Jeune a jamais. Souvent se tait. Tourmentee surement.
M'offre son lit et son jardin secret lorsqu'en Europe je reviens. La plus belle....

01/03/09. L'avion.
Dans l'avion Yangon-Bangkok, colle au hublot je pleure. Soudain je realise qu'on atterri. Tu peux cesser de pleurer, le danger
est passe, on s'est pas desintegre en vol.
Mais non pour une fois c'est pas ca. C'est juste la Birmanie dans mon dos....

Bangkok airport. Vaste comme la mer. Brise legere d'air conditionne. Cohortes de touristes en bermudas, le bide rebondi,
la peau homard qui vient de faire connaissance avec l'eau bouillante, des orchidees sous vide dans les bras, l'air beat..
J'ai pas fini de pleurer.
Le taxi : Volvo clim, sieges en cuir. Autoroute 5 bandes dans les 2 sens. Me noie dans mes larmes.
Arrivee a Banglampoo, fin de la course. Franchissant a pieds le petit pont sur le klong, le canal-egout, il est la.
Fidele au rendez-vous. Le varant. Deux metres de long, vert sombre occelle de jaune. Langue violette.
Alangui sur une plagette mi-boue mi-plastique.
Majeste tres ancienne des mondes angloutis. Deux millions d'annees d'age. Excellent milesime. Saurien charognard. Vieux sage.
D'une lenteur pataude il quitte son ilot plastique, entre dans l'eau et y devient une sirene. La sirene du klong, dans son
mouvement de reptation aquatique. Beau comme le dehanche d'une femme.
Je suis reconscillie avec Bangkok.




Besoin d'une pause ? Détendez-vous en jouant avec vos amis.

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