samedi 28 février 2009

TE...NE...TON

24 et 26/02/09

Deux ecoles monastiques. Bouddhistes bien sur. Pas des Trappistes. En compagnie de Soe Miat Thu, comedien birman parlant francais. Il vient me pecher a la Mahabandoola guest house dans son petit pick-up bringbanant.
On s'offre une heure de chaos a travers Yangon puis dans une vague campagne. On arrive.
Un grand mosastere a moitie en ruines. Disons fortement decrepi. Des centaines de moinillons nous courrent dans les pieds.
Je marche sur un mouvant tapis de moinillons. Experience transcendante. Des dizaines de moines idem, juste ils sont moins tendres sous le talon.
Avant toutes choses on s'en va saluer le Superieur. Trois prosternations feront contre terre. Lui tres digne, l'oeil sur l'horizon.
Il ne demandera qu'une chose a Soe Myat Thu : d'ou je viens ? "Belgium"
Il me regarde 10 secondes. 10 secondes tel le prelude au Nirvana et il lache en anglais : "very nice country"
C'est peut etre de l'humour, avec ces moines on ne peut jamais etre sur...
Puis le spectacle. Ils sont un bon millier dans une grande salle ombree au bord de l'effondrement.
Plus quelques 300 gamins qui ne sont moinillons.

Je m'initie au clown : je chausse un nez rouge, me fends d'un sourire ridicule...Il leur faudra 1/4 d'heure pour s'en remettre.
Ils se tiennent les cotes de rire. Eus-je fait ca en Belgique (et meme en France...) c'eut ete la fin de ma carriere.

Lors meme que j'attends qu'ils se calment, le front degoulinant, la chemisette detrempee (3 minutes de show deja...), les regardant egares dans leurs convulsions, mon nez rouge se remplissant de morve, je compris. Enfin. Tel le moine Lung Tang, 30 ans de meditations et de recitation des sutras et mantras, toujours tatonnant dans les tenebres et qui, voyant son maitre le rimpotche Thung epluchant un oignon sans pleurer mais en rotant, fut saisi par l'illumination.
Ces gamins haillonneux se bidonnant de mes faceties furent mes maitres secrets en cet instant sacre.
Aussi ici et maintenant je dis tout : vous qui me lisez toujours...Ou : toi qui me lis encore...Bon, s'il n'en reste qu'un je serai celui-la...
Voila, des la 1ere fois ou je fis ca, Magicien sans Frontiere, au Cambodge en janvier 2000, ca le fit. Ils m'ont propulses star. d'entree.
Et chaque fois que je le refais depuis, tout au long de ce chemin de poussiere de dragons et de Bouddhas.
En Europe depuis 25 ans au bas mot, je suis un magicien rate. Au moins poete maudit c'est vaguement prestigieux, un zeste de romance sulfureuse. Magicien foireux c'est tres en dessous. Tournez ca comme vous voulez, c'est comme faire de la danse classique sur des peaux de bananes. Ca finit par faire mal.
Ici les enfants de la misere ont pris soin de l'enfant blesse en moi. Je mets un nez rouge, je grimace facon debile leger et ils me placent juste apres le Buddha.
Je ne suis pas altruiste le moins du monde. Et si peu artiste. Au reste je deteste les altruistes. J'ai toujours prefere Jack l'Eventreur à l'abbe Pierre.
Juste vous etes plus mignons que moi, vous avez les p'tites gueules d'anges que j'eus lors de ce bel ete 1975. Sur ce plan je peux plus rivaliser avec vous. Mais a part ca on se ressemble. Je me profile comme votre miroir a peine deformant. L'Asie est ce jeu de miroirs ou tu te perds lorsque tu penses t'etre enfin trouve. Miroir mon beau miroir...Certes, certes...
.......Le soleil m'a un peu tape sur la tete.....Ou suis je ? Ah oui, les moinillons....

Moinillons....Plaisir tres pur de les faire rire. De jouer en compagnie de Soe Mya Thu. D'etre ici. D'etre aime enfin.
Me souviens de cette replique de Courteline : " A nous deux public, tas d'bourgeois, epiciers, salauds."
Ici enfin je peux l'aimer sans reserve mon public. Amours d'Asie. Une heure vingt nous voguerons ensemble. Et voila. C'est fini.
On accoste. Les moinillons se disolvent dans l'air torride. Vraiment, ils disparaissent. Je ne sais ou. La 'ai pas compris. Chaque fois pareil.
Enigme d'Orient.
Ne demeurent qu'une dizaine de personnes dans la grande salle qui a tenu bon. Soe Mya Thu et moi nous nous replions. Tout le show dans une si petite valise.
On va se reprosterner devant moine sup'. D'un geste sublime il m'offre un paquet de biscuits.
Demain dernierre ecole monastique et by by Myanmar.

Oh non.

Je ne peux pas partir. Il demeure au moins 10 000 ecoles monastiques sinon plus. Je peux pas partir. Je viens d'apprendre a compter jusqu'a 3. En birman. Te, ne, ton. En francais je savais deja. Et il faut partir. Mais a quoi ca servait alors ? J'ai meme introduit ca dans mon spectacle. Je leur dis : je compte jusqu'a 3 et vous soufflez tous (d'accord c'est basique, mais birman...)
Je tends le pouce bien haut et vocifere : TE. Puis l'indexe : NE. Puis le majeur....Aucun son ne sort de ma bouche. Suis suspendu dans mon geste les yeux fixes sur eux. Lentement je fais pivoter mon regard vers ma main aux 3 doigts exhibes. Ils saisissent que j'ai oublie TON, trois
1/4 d'heure de rires. Des qu'ils reprennent leur souffles ils me soufflent : TON TON.
Et moi, ahuri complet : ah oui, TON, bien sur...OK ok, je reprends. Et ce coup-ci : TE, TON...(un, trois...) Meme jeu avec le regard, 1/4 d'heure de rires.

Comment pourrai-je quitter ce pays ?


mercredi 25 février 2009

La nuit on pleure

19/02/09
8h du mat le petit navire de l'Unicef fretille sur le fleuve, maman les p'tits bateaux ont ils des jambes ???
Les miennes fondent. C'est reparti.
Hemo s'est fait porter pale. Pas d'atelier pas de marionnettes...Qu'a cela ne tienne, on poussera le spectacle a 1h 3/4.
Sous le cagnard exactement. Theu Tsin a la musique, May sur scene avec moi, on est inoxidables.

C'est juste les mots qui me font defaut. Comment je peux vous raconter ca ? Les villages, les centaines de gens atroupes, les yeux arrondis de ces gamins aux yeux brides, jouer pour ce public, ici, accompagne par ce musicien et cette comedienne en infusant dans ma sueur et ma fatigue...Et un jour il faudra reprendre une vie normale....Reprendre le metro par exemple...Et je peux meme pas approcher la souffrance de ces gens sur qui deferla Nargis...
Vous feriez quoi a ma place ? Comment vous dire ??? Deja j'arrive pas a me le dire....

Au retour on chante sur le bateau, des l'arrivee May gerbe ses tripes, et apres ce sera qui ? The show must go on.

20/02/09. Rebelotte.

21/02/09.
De Bogale on file a Pyapon a une heure de bumpy road. On passe de l'Unicef a Medecins du Monde.
Pas ferme l'oeil de la nuit, ce maudit generateur qui hulule sous ma fenetre...
5h du mat il se tait. Net. Depart en taxi prevu a 8h30. Dormir 2h, merci mon dieu.
5h30 : coups a la porte. Le chauffeur. En 3 mots d'anglais il dit : faut y aller de suite, le premier ministe est sur la route ce matin, la circulation va etre interdite jusqu'a ce soir.
Voyez vous ca.
Donc le taxi, les chocs, la poussiere, ma bonne humeur, des flics partout, derriere chaque buffle...

Medecins du Monde a Pyapon. Acceuil magique. Birman. Le petit navire nous attend deja. Juste un peu plus petit que celui de l'Unicef. Deux bateaux en fait. Par bateau 3 personnes et 2 gilets de sauvetage. En cas de naufrage on tire a la courte paille. Celui qui perd se noue les pailles autour des hanches. Laisse mes pailles sur tes hanches....
Pres de 3 heures de canaux. On arrive a midi, on joue de suite, ils ont tous la. Magique. En Belgique je donne un spectacle: un million de mails au prealable et 3 personnes dans la salle. Ici ils ont pas internet, 2000 personnes.
Il fait CHAUD. Prochaine mission Clowns et Magicien sans Frontiere sur la banquise pour les ours polairs en voie d'extinction.
May revomit a fendre l'ame. Et les boyaux. Quand je monte sur scene, elle est la. The show must go on. Elle sait deja tout cette gamine.
Apres le the, les gateaux, les remerciements, May vomit encore, on rentre.

22/02/09
Quand les Sauveurs du Monde decouvrent qu'ils ne sont que Vermiceaux.
Deux shows prevus ce jour, 2 villages. Les pyrogues motorisees, le fleuve, l'arrivee, la foule de suite, une heure vingt et 10 litres de sueur, deuxieme village...On termine, il fait encore jour, si on en faisait un 3eme ?
Sitot de retour a Pyapon, pas le temps de souffler on prend le vieux raffiot rouille qui fait la navette Yangon Pyapon Bogale et retour. Par le fleuve. 10h de trajet. On rentre. Les vacances sont finies.
Ici se delierent les langues. May ne vomit plus, elle parle. De son pays. Des manifestations de 2008. Des chars dans les rues. De Nargis juste apres.
Dans tous les villages ou nous passames, elle a parle aux habitants. Leur discours est unanime : le jour on est aux champs, dans les rizieres, a la peche sur le fleuve, les enfants sont a l'ecole...
La nuit on pleure.
Le magicien belge est bien gentil de venir. Depuis Nargis, la nuit on pleure. Pour la vie.

5h du mat, Yangon. Fait-il frais ? Un peu...

Vogue Einda Bemale blues

13/02/09
8h du mat, depart. Spectacle a 9h30. Une heure de taxi.Passe la nuit aux chiottes, experience metaphysique essentielle. Faut y aller. Je quitte a regrets ma cellule de liquides meditations en me demandant a quoi ca peut bien servir, sous la banniere de Clowns et Magiciens sans Frontiere d'etre malade a mourir s'il faut quand meme aller bosser.Clowns et Magicien sans Frontiere au dessus de la mort ? OUi.Dans le taxi : arretez arretez par pitie. Feu rouge, arret, fumees, chaleur, plus d'air...Demarrez demarrez par pitie.J'apprends ma premiere phrase birmane : einda bemale ? Ou sont les chiottes ?Je commence le spectacle par la. Ca les fait rire et surtout ils comprennent. Qqes uns m'accompagnent.Puis une heure de spectacle naufrage. Pourtant ils me semble qu'ils ont rit ces 200 gamins handicapes. Peut etre etait-ce mes boyaux qui se bidonnaient de mes faceties ? Sais plus. Souvenir glauque.

15/02/09 17h.
Ultimes preparatifs et sacs boucles nous partons pour Bogale dans le Delta la ou l'ouragan Nargis a laisse dans son sillage 150 000 morts. Ou 200 000. En juin 2008. Nous allons y apporter des rires....Au vu de l'ennonce c'est pas joue.Nous : le muscicien birman qui accompagne les spectacles, May la comedienne birmane, Hemo, moi et mes tripesexuberantes.Yangon Bogale, 5h par une route cahotique, 12h par le bateau. De nuit.Donc le bateau. Un tas de ferrailles, 2000 personnes couchees a meme le pont, les moines ont droit a une planchenous a une cabine, 48 dollars, sur le pont superieur. Very confortable ils nous ont dit au booking.Mieux qu'une planche a clous sans discussion.18h Trois coups de sirene, nuees de mouettes et goelands, on largue les amarres.Jusqu'a minuit notre comedienne va chanter a tue tete et en francais du Piaf, Jeanne Moreau, les Rita Mitsuko, Indochineen se bourrant copieusement la gueule au whiskey de concert avec le muscicien. 18 ans la mome.Toujours hyper reservee en bonne asiatique. A minuit elle gerbe tout et on va se coucher.Coups de sirene toute la nuit qui font meme vibrer les cheveux que je n'ai plus.Mais, a l'avant du rafiot, accoude au bastingage, les pieds sur 2 ou 3 dormeurs, le nez dans la brise fraiche du fleuve,le ciel de la saison seche en Asie du sud-est : myriades d'etoiles a portee de main. Et qqes satellites. Chinois bien sur.

16/02/09 5h du mat.
Un choc. Panique. On coule. Mais non on vient d'acoster a Bogale. 3/4 d'heure pour acceder du pont au quaiC'est encore la nuit. On a rencard a 8h30 dans les locaux de l'Unicef. D'ici la ? Rien. Petit dej sur le port dans la pagailleWhere do you from ? J'en profite pour exercer mon birman : einda bemale ? Ou sont les chiottes ? De suite je suis populairetout le monde rit. Il n'y a pas de chiottes.Mais si bien sur c'est mon accent qui est bon pour les chiottes. Entrelas de problemes intestinaux et linguistiques.Miracle, notre hotel apparait dans le petit matin (il y a toujours un cote "conte merveilleux" en Asie, entre 2 cycloneset qqes dictatures.)On s'effondre 2 heures. On se pointe a l'Unicef fraccasses a 9h.On part de suite donner un spectacle.Ce qu'il y a de sympa avec Clowns et Magicien sans Frontiere c'est que, meme mourant on a pas le temps de mourir.Et maintenant. o lecteur, des cette virgule et pour 10 lignes au moins je vais me departir de ma causticite.9h30 nous prenons le petit bateau de l'Unicef. coquille de noix equipe d'un moteur Yamaha.2h durant nous descendons le fleuve puis un lacis de canaux. Quelque chose comme une Venise tropicale.Buffles cocotiers et bananiers. Et le vert des rizieres. Villages du Delta.Stoppe dans l'un d'eux. Des dizaines de gens sont la, nous acceuillent et nous escortent.C'est un village Karen. Petite visite des lieux : l'eglise (les Karen sont majoritairement chretiens), ce qu'il en reste : les fondations.Nargis a embarque le reste, Christ et fideles compris. L'ecole : les fondations. Toit murs et eleves, Nargis amuses-gueule. La pagode buddhiste : Nargis cure-dents. C'etait en juin 2008.Sur le sol de l'eglise les villageois plantent des bambous de 3m de haut. tendent une bache bleue frappee au sigle de l'Unicef, un peu d'ombre sur ce Verdun tropical reverdit depuis. C'est la le lieu du spectacle.Tout le village accourt, c'est a dire la moitie du village, Nargis a empoche les autres.Ils sont quoi ?1500 ? Tasses sous la bache, un confetti d'ombre. On se sert un peu. Ca tient chaud.Les Karen. Je les ai rencontre en 2003 a Mae Sot, Thailande dans les camps de refugiers. Je les ai retrouve en 2008 dans les camps de refugiers. Leur brillance m'a frappe. Peuple en exil.Les revoici. Autres circonstances tragiques.Je n'en mene pas large encore. Malade. Je propose un compromis a mes tripes vindicatrices : une heure trente vous dormez, cobras loves au soleil, pendant ce temps je donne le spectacle. Elles acceptent.Tous me regardent. Moment suspendu d'avant spectacle. Je les regarde dans les yeux. Chacun, chacune. A tour de role.May la comedienne est derriere moi. Elle est prete. On va le faire. Une heure trente. Baignant dans la sueur.Pendant le spectacle me reviennent les images :juin 2008, sur toutes les chaines de TV, les milliers de cadavres flottants sur les canaux. C'etait eux. Je ne pleurerai qu'apres la representation.He les copains de Clowns et Magicien sans Frontiere Belgique, vous etiez pas si loin sinon, seuls on aurait pas pu la faire.Maintenant, si vous souhaitez pleurer un coup aussi, c'est le moment : on a fait un truc la.Apres le the la bouffe, les gateaux, les chapelets de remerciements. God bless you 10 000 fois. Mes larmes maquillees dans ma sueur.Et mes boyaux se rappellent a mon souvenir : einda bemale ? Ou sont les chiottes ?Puis retour a Bogale, le petit bateau, les si charmants canaux et les fantomes de Nargis. Partout.

17/02/09 Meme petit rafiot, autre village dans le Delta
18/02/09 Meme coquille de noix autre village
19/02/09 Meme bateau autre galere, qu'alla-t-il faire dans cette galere ?
J'ai chaud mais chaud, je degouline, j'en peux plus...Curieusement personne ne me demande si j'en puis encore.
alors on continue. On ferait quoi d'autre du reste ? Du bateau ? De la magie ?

17/02/09
Faut embarquer dans la pyrogue motorisee Yamaha a 6h du matin. On va s'engager dans le labyrinthe des canaux.
Faut beneficier de la marree haute sans quoi on s'ensablera dans les bancs de vase.
Clowns et Magicien sans Frontiere echoue dans la boue, les os blanchis par soleil tropical.

Je suis pret a allonger 100 dollars s'il nous mettent la marree a 8h30. 6h, pas de quoi se marrer.

Donc 6h du mat sous un ciel limpide et dans des nuages de moustiques nous voguons.
9h acces au village. Spectacle prevu a 14h, heure de fin de l'ecole et heure la plus chaude.
D'ici la on s'empiffre. Delicieux. La salade huileuse aux feuilles de the, une merveille.
Il fait chaud mais chaud...Heureusement il y a toujours 2 ou 3 personnes qui t'eventaillent.
Je pense au temps beni des colonies...Et des dizaines d'enfants qui te devisagent des heures durant, sans bouger.
Je suis une attraction touristique. L'arroseur arrose. Il fait chaud...

14h, fini de rire, entree des clowns. Tout le village reuni. Dans un grand espace ouvert entre les cocotiers.
Sous une grande bache bleue UNICEF comme hier. Elle se gonfle et se degonfle au gre du vent.
De temps en temps me touche la tete. Le public disparait dans le plastique bleu. 1500 personnes d'un coup.
Tout les fait rire : ce que je fais et ce que fait la bache.

Clowns et Magicien sans Frontiere Belgique : Bob Morane contre tous chacals, l'aventurier contre tous guerriers dans la jungle infernale, dans la jungle birmane. Je site de memoire : Indochine en 1984, De la litterature donc.
Clown et cultive.

18h, retour. Sacree journee, sacre spectacle, sacre chaleur, sacre bouffe. Hemo degueule des la descente du bateau.

18h30, Bogale. Retour a notre QG.
Suis assis sur une souche au bord du fleuve. Parmi les ordures. Je regarde le coucher du soleil. A peu pres 500 Birmans me regardent.
Je fais de l'ombre au soleil.
Entre les cocotiers sur la rive opposee, quelques cheminees.
Cheminees d'usines. Elles larguent dans l'air une fumee d'encre. Si dense qu'on la croit solide.
C'est aussi bien sinon mieux que les bords de la Sambre a Marchienne au Pont. Sauf que la personne ne me regarde.

1h du matin, insomnie blues.
Ado me voulais poete maudit. Beurrer ma tartine etait la premiere tragedie de la journee.
Lou Reed, blouson de cuir et Ray Ban sur son museau de rat chantait "Heroine".
L'aiguille cherchait ma veine. J'ai toujours eu horreur de tout ca, les shoots, l'heroine frelatée, la cocaine, les amphet's, mais il fallait souffrir pour etre a la hauteur des heros.
Sombre et defonce je trebuchais sur toutes les marches de l'escalier vers la ciel, Staitway to Heavens.
Les Who clamaient "hope I die before I get old".
Et la je suis ce vieux mec de 53 balais, quelques rateaux et 2 ou 3 beaux restes ca et la qui fait rire des enfants d'Asie.
De l'Himalaya au delta du Mekong. Depuis 9 ans.
Lou Reed , lui, milite pour la sauvegarde des baleines.
On est devenu de vieux cachalots.

lundi 23 février 2009

petit apercu

femme a Pyapon ....petit embouteillage de buffalos...les petits canards..arrivee au village avec la super equipe de MDM
MERCI a  Solal qui  a peint ce superbe drapeau... les salles toujours beaucoup trop petites...sylvain sortant du monastere...
les baignades et l arrivee au port
bizzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz a tous bonne nuit  Hemo
 


Le nouveau Hotmail rendra votre vie encore plus facile ! Soyez le premier et...

spectacles et rires...adieu beau village emplit de paix ...meditation sur le bateau



Le nouveau Hotmail rendra votre vie encore plus facile ! Soyez le premier et...

et voici encore quelques belles photos

en vrac l embarquement .....atelier adultes ..........echange d oiseaux .......

nouveau est arrivé ! Hotmail...

Et enfin quelques photos de May et moi avec les marionnettes

Et voilà: dernier spectacle au delta avec Thatsin le musicien ,sylvain et May

L'école est remplie ...ça déborde....

Départ à vélo jusqu'au port avec MDM

Bonjour à tous,
Nous sommes arrivés cette nuit a Yangoon...demain May et moi partons pour Labutta.
J ai un peu de temps pour me poser et me préparer ...j en profite pour vous ecrire car il me semble être revenue d un autre monde: j ai plein de photos sur cd je dois encore les selectionner; je vous envoie deja ce qui est sur mon appareil cad la dernière journee a Pyapon

dimanche 15 février 2009

Quand le trip devient la tripe

12/02/09
A chaque coin de rue dans la cohue et la poussiere de Yangon, ces petits marchands de papayes, decoupees en cubes de 2cm, disposes sur de petites assiettes pur plastoch'.
Papayes offertes d'un rouge tendre que tu connais, que tu reconnais, mais ou, quand fusse ?
Pas rouge sang, non, pas tant tragique. Ni rouge infernal, moins grand guignol.
Ton esprit virevolte a la recherche de cet enigmatique rouge qui parle a ton âme.
Tu cherches, or tu sais : c'est le rouge de la 1ere aube du monde. Celle qui précéda le premier matin clair lui-meme.
Certes je n'y etais pas. Mais je me souviens.
C'est aussi le rouge du Petit Chaperon croise dans la foret profonde ( fus-je loup ou fourmi ce jour la ?)
C'est le rouge-sexe. C'est LA couleur.
Pour sensualiser l'image, pour l'onctuer, pour la lubrifier le petit marchand verse sur les cubes rouge-fondamental de l'eau lustral, sortie de sa petite bassine plastique, avant ca du robinet je presume.
Je prends place sur le tabouret, pour qqes centimes me gave de rouge papaye. 10 fois par jour je me papaise.

Qqe chose me chiffonne : l'eau lustrale...
C'est ca : le Buddha imperturbable dans sa meditation subissant les assauts de Mara dieu de la mort et de l'attachement, le Buddha ne scillant un cil et sort du sol la deesse Phra Taore, elle tord sa chevelure d'ou jaillit l'eau lustrale qui lessiva Mara et ses legions infernales au loin...

Nuit suivant, 1h du mat, l'eau lustrale fait irruption dans mes tripes. Lustrale en entrant, un peu moins a la sortie...
Elle se barre avec ma vie.
Me voila Mara a la seconde meme ou le Buddha atteignit l'illumination et professa la 1ere Noble Verite : tout est impermanence. Maman. Me liquefie, je grellotte de fievre, mes os se caoutchoutisent, mes pensees se paniquisent...
La jeune fille pourpre, Zigu, deesse des latrines (elle, c'est du pantheon taoiste qu'elle sort, mais Chinatown est a deux pas et ici les divinites ont tendance a s'imbriquer sans que cela ne gene personne) me propose une petite aventure scatologique, je suis foutu vais disparaitre a l'egout.
Tout a l'heure, a 8h du mat depart pour un spectacle. D'ici la j'apprendrai comment dire "ou sont les chiottes" en birman
Ca va les faire rire,,,Moi un peu moins. Pince sans rire...Prince sans rire.

Que de pagodes!

un petit mot pour Luc qui s inquiete un peu...oui nous avons reussi a faire quelque chose ensemble ; l'ambiance est bonne mais nous avons eu tres peu de temps pour repeter ou pour ameliorer nos spectacles ...je pense que ce voyage avec le musicien Thantsin et May nous donnera la possibilite de travailler plus tranquillement ...je l espère!
Bizzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz a tous

No comment!


et oui on n a pas su prendre le bateau pour Bogolay ce 14 au jour ,
alors May et moi avons enfin eu le temps de visiter cette fameuse pagode ...